Constat sur les enfants


Éduquer un enfant sans violence

Le fait que plus de 70% des parents en France utilisent encore des violences éducatives ordinaires (VEO), malgré les connaissances actuelles et l’évolution des lois, s’explique par plusieurs facteurs sociaux, culturels et psychologiques :

Facteurs culturels et historiques

  • La VEO est banalisée depuis des générations : beaucoup de parents répètent le modèle qu’ils ont eux-mêmes subi, en pensant que "ça ne fait pas de mal".
  • La croyance que l’autorité passe par la punition et la contrainte reste très ancrée.
  • L’expression populaire "une bonne fessée n’a jamais tué personne" illustre cette tolérance culturelle.

Facteurs sociaux

  • Le manque de soutien à la parentalité : les parents se retrouvent souvent seuls face aux difficultés, sans accompagnement.
  • La pression sociale : certains craignent d’être jugés comme "laxistes" s’ils n’utilisent pas de sanctions physiques ou verbales.
  • L’image encore floue d’une éducation sans violence : certains l’associent à du "laisser-faire" ou à l’absence de limites.

Facteurs psychologiques

  • Le stress parental : fatigue, manque de temps, difficultés économiques augmentent le risque de réactions violentes.
  • Le manque de maîtrise émotionnelle : frapper ou crier peut être une réaction impulsive face à la colère ou à la frustration.
  • La peur de perdre le contrôle de l’enfant : certains parents pensent que sans violence, l’enfant deviendra capricieux ou irrespectueux.

Facteurs institutionnels

  • La loi de 2019 interdisant les VEO existe, mais elle est peu connue et peu appliquée.
  • Les politiques publiques d’accompagnement parental sont encore limitées comparées à certains pays nordiques.
  • L’école et d’autres institutions ne valorisent pas toujours suffisamment les pratiques éducatives positives.
Pour résumer

Nous n’arrivons pas encore à éduquer sans violence en France parce que la culture de la punition reste profondément ancrée ; les parents manquent de soutien et de modèles alternatifs ; le stress et les croyances erronées entretiennent le recours aux VEO.

Éduquer sans violences

Éduquer un enfant sans violence, c’est à la fois une question de valeurs et de méthodes. Cela repose sur trois piliers : respect, cohérence et encadrement ferme mais bienveillant.

1. Poser un cadre clair et constant

  • Règles simples : moins il y en a, plus elles sont faciles à comprendre et à respecter.
  • Cohérence : si une règle change chaque jour, l’enfant apprend l’incertitude plutôt que la discipline.
  • Répétition calme : un enfant apprend par réitération, pas par cris.

2. Utiliser une méthode positive

  • Expliquer le pourquoi : il ne faut pas faire telle ou telle chose : danger potentiel par exemple.
  • Conséquences logiques : si l’enfant renverse exprès (ou pas) son verre, il aide à nettoyer.
  • Réparer plutôt que punir : développe l’empathie et la responsabilité.

3. Renforcer le positif

  • Nommer le bon comportement : “J’ai vu que tu as attendu ton tour” plutôt que “Bravo, tu es sage” (être précis aide l’enfant à comprendre ce qui est apprécié).
  • Encourager l’effort plus que le résultat : développe la persévérance.
  • Rituels d’attention positive : moments de jeu, lectures, câlins, nourrissent le lien, réduisent les comportements difficiles.

4. Gérer les conflits avec calme

  • Se mettre à hauteur : pour éviter l’impression d’intimidation.
  • Exprimer ses émotions avec “je” : “Je suis fâché-e, j’ai besoin de calme” plutôt que “Tu es insupportable”.
  • Prendre une pause : (pour soi aussi) quand la tension monte.

5. Donner l’exemple

  • Les enfants imitent plus qu’ils n’écoutent
  • La façon dont vous gérez votre colère, vos erreurs et vos frustrations devient leur modèle.
Rappel

L’absence de violence ne signifie pas l’absence de limites. Un cadre clair, appliqué avec constance et respect, rend l’enfant plus en sécurité et plus coopératif.

Éduquer sans violences : Agir autrement

Des techniques pour gérer les comportements sans violence

2 à 4 ans : colères et frustrations

  • Anticiper les déclencheurs : faim, fatigue, changement brutal d’activité.
  • Offrir des choix limités : “Tu veux mettre le pull rouge ou le bleu ?” : moins de résistance.
  • Nommer les émotions : “Tu es en colère parce que tu veux continuer à jouer, je comprends.”
  • Détourner la situation : proposer une activité nouvelle ou drôle pour couper la spirale.

5 à 8 ans : disputes, refus d’obéir

  • Règle claire + conséquence immédiate : “Si tu cries, on arrête le jeu et on reprend quand tout le monde est calme.”
  • Réparer ensemble : si un jouet est cassé ou qu’on a fait du mal à quelqu’un, chercher comment compenser.
  • Pause relationnelle : prendre quelques minutes séparés pour respirer avant de reprendre la discussion.

9 à 12 ans : insolence, manque de coopération

  • Discussions hors crise : parler des règles quand tout va bien, pas en plein conflit.
  • Plan d’action commun : impliquer l’enfant dans la recherche de solutions (“Comment on peut éviter ça la prochaine fois ?”).
  • Responsabilités valorisantes : leur confier un rôle (préparer la table, organiser une activité) pour canaliser l’énergie.
  • Modéliser le désaccord respectueux : montrer qu’on peut dire “non” ou négocier sans crier ni humilier.

Pour toutes les tranches d’âge

  • Respiration : “On inspire comme si on gonflait un ballon… et on souffle doucement.”
  • Contact rassurant : main sur l’épaule, câlin si l’enfant l’accepte.
  • Humour : briser la tension sans se moquer.
  • Réparer le lien après la crise : petit moment d’échange, câlin, ou discussion brève pour montrer que la relation compte plus que la faute.

CE QU’IL EST PRÉFÉRABLE DE FAIRE

Comportement difficile
Réponse bienveillante efficace
Crise de colère (hurlements, coups de pied)
Rester calme, sécuriser l’enfant s’il risque de se blesser, nommer l’émotion : “Tu es très en colère, je suis là quand tu veux en parler.”
Refus d’obéir
Donner un choix limité : “Tu veux mettre les chaussures rouges ou bleues ?”
Insolence / paroles blessantes
Ignorer la provocation sur le moment, reparler après : “Ce que tu as dit m’a blessé, parlons-en calmement.”
Bagarre entre enfants
Séparer physiquement, vérifier qu’il n’y a pas de blessure, puis demander à chacun : “Que s’est-il passé ? Comment réparer ?”
Jette un objet
Demander réparation : “Cet objet a été cassé, comment peux-tu m’aider à le réparer ou le remplacer ?”
Refuse de s’arrêter (écran, jeu)
Prévenir 5 min avant la fin, utiliser un minuteur visuel. Si refus, couper l’activité en restant calme et proposer une alternative.
Peur ou anxiété
Valider la peur : “Tu as peur, c’est normal.” → proposer un geste apaisant (respiration, câlin, visualisation).
Mensonge
Comprendre la raison du mensonge, expliquer l’importance de la confiance, proposer de reformuler sans punition.
Éduquer sans violences : Effets bénéfiques

Conséquences positives d’une éducation sans violence

Pour l’enfant, une éducation sans violence entraîne des effets bénéfiques sur le court et long terme :
  • Développement émotionnel équilibré : l’enfant apprend à gérer ses émotions sans peur ni culpabilité excessive.
  • Renforcement de l’estime de soi : il se sent respecté et valorisé.
  • Meilleure relation avec les parents : un climat de confiance et de sécurité affective s’installe.
  • Compétences sociales solides : l’enfant développe empathie, coopération et respect des autres.
  • Moins de risques psychologiques : réduction des troubles anxieux, de la dépression ou de la violence intériorisée.
  • Autonomie et responsabilité : l’enfant apprend à réfléchir aux conséquences de ses actes, plutôt que d’agir par peur de la punition.

Conséquences pour la société

À plus grande échelle, une éducation sans violence contribue à :
  • Réduire la reproduction de la violence entre générations.
  • Construire une société plus pacifique et solidaire.
  • Prévenir certaines formes de délinquance et de comportements antisociaux.

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