LES MALTRAITANCES, LEURS
CONSÉQUENCES, QUI CONTACTER ?
La maltraitance, c’est : « Toute forme de violence, d’atteinte ou de brutalité physique ou mentale,
d’abandon, de négligence, de mauvais traitements ou d’exploitation, y compris la violence sexuelle. »
LA PROTECTION DE L’ENFANCE, UN ENJEU SOCIÉTAL MAJEUR !
Les violences physiques : Les violences physiques se
traduisent par l’usage de la force ou de la violence contre un enfant, de
telle sorte qu’il soit blessé ou risque de l’être : frapper (avec la main, avec le
poing, avec le pied, avec un objet…), mordre, brûler, empoisonner, droguer ou inciter à
consommer des substances dangereuses (alcool, tabac, stupéfiants…), étouffer, étrangler,
secouer, bousculer, noyer… Les violences commises contre les enfants n’ont pas besoin d’être
habituelles ou répétées pour tomber sous le coup de la loi.
Les violences sexuelles : les violences sexuelles
contre les enfants sont une grave violation des droits de l'enfant. Elles
prennent la forme d'agressions sexuelles, de harcèlement, de viol ou d'exploitation sexuelle
dans la prostitution ou la pornographie. Elles peuvent se produire à la maison, dans
les institutions, à l'école, sur le lieu de travail, lors de voyages et de tourisme, dans les
communautés. De plus en plus, Internet et les téléphones mobiles placent également les enfants
en danger de subir des violences sexuelles alors que des adultes utilisent Internet afin d'avoir
des relations sexuelles avec des enfants. La circulation d'images d'abus sexuels à l'encontre
d'enfants augmente aussi en nombre. Entre eux, les enfants s'envoient des messages ou des images
à caractère sexuel sur leurs téléphones mobiles, appelé aussi "sexting", ce qui les expose à
d'autres abus.
La violence psychologique : est une forme très répandue
et dommageable de maltraitance envers les enfants. On compte officiellement six types de
violence psychologique : 1) Le rejet (par exemple, critiquer
constamment l’enfant, le rabaisser) - 2) L’isolement (par exemple,
tenir la famille et les amis à l’écart de l’enfant) - 3) Le manque
d’attention (par exemple, ne pas répondre à l’enfant lorsqu’il demande de
l’attention, ignorer ses réussites, etc.) - 4) La terreur (par
exemple, menacer l’enfant de l’abandonner ou de lui faire mal) - 5) La
corruption (par exemple, impliquer ou exposer l’enfant à des activités criminelles) -
6) L’exploitation (par exemple, obliger l’enfant à s’occuper d’un
parent ou d’un autre enfant).
La négligence : considérée aujourd’hui comme un
syndrome psychosocial bien identifié dans le registre de la maltraitance, la
négligence parentale est une absence de gestes appropriés pour assurer la
sécurité, le développement et le bien-être de l’enfant. On la repère fréquemment de
manière indirecte, c’est-à-dire par l’observation de ses conséquences. Insidieuse et souvent peu
visible, elle est fondamentalement destructrice. La négligence peut être ou non intentionnelle.
Elle est soit visible (l’enfant va à l’école avec une allure négligée, il est sale, porte une
tenue vestimentaire inadéquate, n’a pas de collation), soit pratiquement invisible, du moins
jusqu’à ce que les premiers effets de la négligence ne la rendent visible par la souffrance et
les symptômes qu’elle provoque. La négligence peut s’avérer fatale en raison du manque de soins,
de nourriture ou de protection physique accordés à l’enfant. Elle peut aussi l’être parce qu’un
manque d’amour et de contact humain entrave son développement.
La Violence Éducative Ordinaire : est une violence
physique et/ou verbale qualifiée d’ « éducative » parce qu’elle fait partie intégrante de
l’éducation à la maison et dans tous les lieux de vie de l’enfant (claque, fessée, tape mais
aussi humiliation, chantage affectif et autres). Elle est dite « ordinaire » parce qu’elle est
souvent quotidienne, considérée comme normale. En France, aujourd’hui, 87 % des enfants
subissent quotidiennement cette violence éducative ordinaire. Un enfant sur deux est frappé
avant l’âge de 2 ans et les trois quarts avant l’âge de 5 ans. Elle est interdite en France
depuis le 10 juillet 2019, il est écrit dans la loi : « l’autorité parentale s’exerce sans
violence physique ou psychologique ».
Toutes les violences ont des conséquences sur l'enfant et à l'âge adulte.
Un enfant bien
portant sera un adulte épanoui et à l’aise dans la société !
1 enfant meurt tous les 7 jours en France de violence au
sein de sa famille. Ce chiffre est en dessous de la réalité car aucun recensement de décès par mort
violente au sein de la famille n’existe à ce jour en France.
Les problèmes de santé à l’âge adulte sont multiples et perdurent souvent à vie.
Le développement de la résilience et d’une saine personnalité repose avant tout sur l’établissement
d’un lien d’attachement solide et sûr avec une personne qui lui dispense principalement ses soins.
Ce lien renforce la capacité d’un enfant de composer avec le stress, régule les émotions, procure un
soutien social et forme des relations d’affection. L’enfant fait l’expérience du monde comme étant
un lieu sûr qu’il peut explorer et où développer son autonomie. Il trouve le réconfort et le soutien
auprès de son soignant lorsqu’il vit du stress. Lorsque les enfants sont victimes de violence, ils
peuvent manifester des formes d’attachement perturbées et des habitudes anormales de réactions
affectives. Il peut s’ensuivre un trouble grave de l’attachement accompagné de
symptômes.
Les jeunes enfants sont très sensibles aux émotions d’autrui, en particulier
celles des membres de leur famille. Être témoin de scènes de violence verbale ou physique et de
disputes a des effets néfastes directs qui ont des conséquences durables. Les enfants qui sont
victimes de violence ou de négligence parentale sont plus susceptibles d’avoir des issues négatives
qui se prolongent durant leur vie adulte, notamment des problèmes constants avec la régulation
émotionnelle, l’image de soi, les habiletés sociales et la motivation dans les études, ainsi que des
problèmes d’apprentissage et d’ajustement sérieux, y compris l’échec scolaire, une dépression grave,
un comportement agressif, des difficultés avec les pairs, l’alcoolisme, la toxicomanie et la
délinquance.
QUI CONTACTER ?
Toute personne témoin ou soupçonnant un enfant en danger ou risquant de l'être doit signaler les
faits.
Il peut s'agir d'un particulier ou d'un professionnel.
L'enfant peut également
signaler lui-même sa situation ou celle d'un autre enfant qu'il connaît.
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Enfance en danger - 119
Numéro d'appel destiné à tout enfant ou adolescent victime de violences ou à toute
personne préoccupée par une situation d'enfant en danger ou en risque de
l'être.
Par téléphone : 119 (appel gratuit et
confidentiel) - 24h/24 et 7jours/7 - Le 119 n’apparaît pas sur les relevés de
téléphone.
Par messagerie : Accès au formulaire
« Besoin d'aide ? », pour évoquer une situation d'enfant en danger ou en risque de
l'être. Pour toute précision sur le 119 : www.allo119.gouv.fr
En cas de danger imminent nécessitant une mise à l’abri immédiate du
mineur, les équipes du 119 contactent sans délai les services de première urgence
pour une intervention.
-
Services du département
CRIP : Adresser un courrier à la Cellule de recueil des
informations préoccupantes (CRIP) au sein des services du Conseil départemental : une
équipe pluridisciplinaire de professionnels est chargée de recueillir toutes les
informations préoccupantes concernant des enfants, d’évaluer les situations de danger,
et de déclencher, si besoin, des mesures de protection.
Pour les cas d'une
exceptionnelle gravité (maltraitance ou violences sexuelles par exemple), il est
possible de saisir directement le procureur de la
République. Effectuer un signalement écrit au Procureur de la République du
Tribunal de grande instance (TGI) du domicile de l’enfant.
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Un tribunal judiciaire ou de
proximité
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La police : 17
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Un médecin
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Contacter une association de défense des
enfants victimes de maltraitances
L’article 223-6 du Code pénal s’applique à tous. Cette disposition sanctionne de cinq ans
d’emprisonnement et de 75 000 € d’amende quiconque s’abstient volontairement d’empêcher par son
action immédiate, sans risque pour lui ou pour les tiers, soit un crime, soit un délit contre
l’intégrité corporelle d’une personne.
Il punit des mêmes peines celui qui s’abstient de
porter à une personne en péril l’assistance que, sans risque pour lui ou pour les tiers, il pouvait
lui prêter soit par son action personnelle, soit en alertant les secours.
Mieux vaut signaler les doutes que vous pouvez avoir sur la sécurité physique et
morale de l’enfant, au risque de vous tromper, plutôt que de laisser un enfant en
danger.
(Source : ministère des Solidarités et de la Santé)
Quand il s’agit d’un mineur, la loi vous protège :
Vous ne pouvez pas être poursuivi pour dénonciation calomnieuse, sauf s’il est établi une volonté de
diffamation à l’encontre du présumé auteur.