L’HISTOIRE DE L'ASSOCIATION « LES MALTRAITANCES, MOI J'EN PARLE ! »
UN CHEMIN DE VIE ET DE RENCONTRES ...
Nathalie Cougny est engagée dans la lutte contre les violences intrafamiliales depuis 2009 et travaille plus spécifiquement sur le lien d'affect parents/enfants, le phénomène d'emprise et les violences sexuelles.
En 1998, elle quitte son activité professionnelle au sein de la direction d'un grand groupe pour élever ses enfants, au nombre de 4, peindre et se consacrer, durant plus de 10 ans, au bénévolat dans le milieu artistique et auprès des enfants. Dès lors, elle co-dirige une école d'art de 200 élèves et monte des expositions, notamment au profit d’un établissement de 115 enfants handicapés déficients moteurs cérébraux ; un des projets devient pilote en France : une salle Snoezelen.
Depuis l'âge de 14 ans, Nathalie lit un grand nombre d'ouvrages de psychologie, de l’enfant notamment, et de philosophie, fera une année de psychologie avec le CNED et Paris VIII et 2 formations sur les violences sexuelles. Elle aide également de nombreuses femmes, mais aussi des hommes, dans leur reconstruction personnelle.
Elle intervient bénévolement dans les écoles et même en halte-garderie pour partager sa passion de la peinture avec les enfants, qui se révèlent être d'une formidable créativité, elle apprend beaucoup. Nathalie parraine également chez elle bénévolement deux petites filles au contexte familial difficile, pendant plusieurs années, un week-end sur deux et pendant les vacances scolaires.
Nathalie Cougny grandit dans une famille où règne un climat incestueux dont elle découvrira la réalité sur le tard. Elle décide de faire témoigner des femmes victimes de violence dans ses livres. Certaines le font pour la première fois et Nathalie est totalement bouleversée par leur histoire. Elle rencontre des femmes qui se libèrent à travers leur témoignage.
Les personnes qui viennent se confier à Nathalie sont très nombreuses à avoir été victimes de violences sexuelles durant leur enfance. De plus, sa mère ayant été maltraitée et victime d'inceste, ainsi que sa sœur aînée, par leur père, elle connaît particulièrement l'impact de ces violences et leurs conséquences.
A partir de 2015, elle fait des rencontres exceptionnellement humaines et riches, dont Boris Cyrulnik, plusieurs fois, Marie-France Casalis, porte parole du Collectif Féministe Contre le Viol, avec qui elle noue des liens chaleureux, le Dr Gilles Lazimi très engagé contre les VEO notamment, Céline Quelen, aujourd’hui directrice générale de l'association StopVEO, Enfance sans violences et des présidentes d’associations nationales.
Avec Marie-France Casalis
Avec Boris Cyrulnik
Nathalie rencontre aussi des victimes, de nombreux professionnels de l’enfance et elle se rend dans une Maison centrale pour s'entretenir avec la psychiatre et le directeur afin de les interroger sur les pédocriminels et leur devenir à l’issue de leur peine de prison. Elle écrit alors un projet de documentaire de 52’ avec Boris Cyrulnik sur la reconstruction après une agression sexuelle.
Nathalie décide donc, en 2018, de s'orienter vers la lutte contre les violences sur les mineurs et en novembre, pour la Journée Internationale des Droits de l’Enfant, elle implique deux de ses enfants, Julien et Maxime, à la production d'un clip de prévention des agressions sexuelles sur mineurs : "C'est mon corps, c'est ma vie !", soutenu par des professionnels de l'enfance et des personnalités. Elle présente le clip à France télévisions qui l’apprécie et le propose au public sur sa plateforme éducative Lumni.
A la suite de la diffusion du clip sur les réseaux sociaux, Nathalie est contactée fin 2019 par la mairie de Nice qui lui demande si elle peut venir sensibiliser des enfants sur la thématique des maltraitances. Elle n’a jamais fait cela, mais elle dit : oui ! et monte, avec Valérie, une amie juriste et formatrice, un programme de prévention : « Les maltraitances, moi j’en parle ! ». Elles partent toutes les deux sensibiliser près de 300 enfants, et Nathalie donne 2 conférences publiques. Elles vivent une expérience formidable auprès de ces jeunes très impliqués, mais qui n'ont que très peu de connaisses sur ce sujet et surtout sur les interdits des violences. Une petite fille parle librement de violences sexuelles subies, sans savoir que c’est interdit ... Nathalie se dit que la clé se tient là, il faut aller vers les enfants !
Nice matin
Avec Valérie Saboureau
Intervention à Nice
De retour, elle est contactée par le collège de Bréval (78) pour des interventions de sensibilisation. Nathalie échange alors avec un conseiller du secrétaire d'État à l'Enfance Adrien Taquet, qui lui conseille de créer une association.
En septembre 2020 et jusqu’à aujourd’hui, Nathalie s’entoure d'une belle équipe investie, engagée (bureau et CA) et crée l’association Les maltraitances, moi j’en parle ! pour aller sensibiliser les enfants et former les adultes dans toute la France.
Nathalie et Valérie vont réaliser des interventions pendant plus d’un an toutes les deux. En 2021, l'association est reconnue d'intérêt général, nous ajoutons la séance bien-être pour les enfants et la formation des adultes ; 3 ans après les conférences parentalité.
Le projet est ambitieux et personne ne se doute de l’ampleur qu’il va prendre, des difficultés à dépasser, mais aussi de l’intérêt qu’il va susciter, très vite les demandes arrivent et nous rejoignent des personnes formidables et très motivées. A mai 2024, nous avons sensibilisé plus de 10 300 enfants et formé plus de 2100 adultes.
Nous sommes présents sur plus de 43 départements avec 55 responsables départementaux bénévoles y compris à l'Outre-Mer, et plus de 230 intervenants professionnels qualifiés en protection de l'enfance ou en bien-être, rémunérés par l’association.
Nous ne faisons rien seul, il s’agit bien de rencontres, de très belles rencontres, d’un chemin de vie et d’un travail quotidien conséquent.
Aussi, nous remercions chaleureusement toutes les personnes qui nous font confiance, qui nous ont rejoints depuis et celles qui soutiennent nos actions.
Les enfants sont le présent et l’avenir, ils doivent être une priorité, pour leur bien-être et leur construction ; ils sont la nôtre.